LYON (France) – La lutte contre le trafic mondial de matières nucléaires et radioactives est au centre des débats de la toute première conférence mondiale consacrée à ce type de trafic, organisée par INTERPOL.
Cette conférence de trois jours (27 - 29 janvier), à laquelle participent quelque 270 délégués de près de 120 pays, réunit des spécialistes de la lutte contre le trafic de matières nucléaires venus du monde entier ou représentant différentes organisations, lesquels échangeront sur les bonnes pratiques ainsi que sur leurs expériences en matière d’opérations et d’enquêtes avec des professionnels de l’application de la loi.
La conférence servira à préparer le Sommet sur la sécurité nucléaire 2016 qui se tiendra à Washington les 31 mars et 1er avril prochains, en contribuant par ses travaux à l’élaboration du Plan d’action qui sera examiné par 51 chefs d’État lors de ce sommet, auquel participera INTERPOL.
« La lutte contre le trafic de matières nucléaires est une question de sûreté publique internationale qui appelle une réponse tout aussi globale et coordonnée de la part des principaux acteurs mondiaux », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, Jürgen Stock.
Évoquant le travail réalisé par la Sous-direction CBRNE (substances chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires et explosives) d’INTERPOL dans le cadre de la stratégie antiterroriste de l’Organisation, M. Stock a ajouté : « En tant que plus importante organisation de police au monde, INTERPOL offre à ses pays membres une plateforme efficace pour faire face aux problèmes de sécurité mondiaux, y compris en protégeant les populations de la menace planétaire que représente le trafic de matières nucléaires. »
David Huizenga, Assistant principal Directeur adjoint à l’Office of Defense Nuclear Nonproliferationdu Département de l’Énergie des États-Unis, a déclaré : « Le trafic de matières nucléaires est une infraction unique en son genre, dans la mesure où une expertise scientifique et technique est nécessaire pour la prévenir et la combattre, en plus d’un bon travail de police. »
Soulignant le risque de voir Al-Qaida et Daech se procurer et utiliser des armes de destruction massive, M. Huizenga a ajouté : « Nous savons également que la menace du terrorisme nucléaire est bien réelle, et étant donné que la menace terroriste continue d’évoluer et que nos adversaires emploient des méthodes de plus en plus sophistiquées, la lutte contre ces menaces est plus essentielle que jamais. »
Scott Roecker, Directeur chargé de la réduction de la menace nucléaire au Conseil de sécurité nationale des États-Unis, a déclaré : « La lutte contre le trafic de matières nucléaires est un thème central du Sommet sur la sécurité nucléaire 2016. INTERPOL joue un rôle crucial en soutenant l’interdiction des matières nucléaires en dehors du cadre réglementaire. Cette conférence illustre la capacité d’INTERPOL à rassembler afin de mettre en commun les bonnes pratiques en matière de lutte contre le trafic de substances nucléaires. »
« La menace du trafic de matières nucléaires et radioactives est aujourd’hui une réalité », affirme Alan King, Coordinateur au sein de l’Unité de prévention du terrorisme radiologique et nucléaire d’INTERPOL. « INTERPOL joue un rôle clé dans la lutte contre ce trafic grâce à la stratégie mise en place par l’Organisation dans ce domaine et des instruments tels que cette conférence mondiale sur le trafic de matières nucléaires. Il soutient l’objectif de sécurité nucléaire mondiale poursuivi par le Sommet sur la sécurité nucléaire. »
Grâce à l’opérationFail Safe, lancée en 2012, INTERPOL aide la communauté mondiale des services chargés de l’application de la loi à suivre les déplacements internationaux des individus qui se livrent au trafic de matières nucléaires ou d’autres matières radioactives.