La sécurité internationale renforcée grâce à une collaboration régionale efficace en Afrique, selon le chef d’INTERPOL

1 septembre 2016

KIGALI (Rwanda) – Le chef d’INTERPOL a indiqué que la sécurité du continent africain et au-delà reposait sur l’efficacité des efforts déployés au niveau régional en Afrique de l’Est pour lutter contre la criminalité et le terrorisme transnationaux, efficacité accrue par le rayon d’action mondial de l’Organisation.

S’exprimant lors d’une réunion des ministres chargés des questions de sécurité des pays de l’Organisation de coopération des chefs de police d’Afrique de l’Est (OCCPAE), le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock, a déclaré que l’action policière internationale doit elle aussi s’adapter à la nature évolutive des menaces transnationales.

« L’existence même d’INTERPOL repose sur le principe selon lequel la sécurité intérieure de tout pays dépend des menaces criminelles hors de ses frontières. C’est là que l’action policière internationale intervient et évolue, et c’est la raison pour laquelle INTERPOL s’emploie à rassembler les organismes de sécurité régionaux – en Afrique et au-delà – au sein d’une architecture mondiale cohésive, cohérente et efficace », a poursuivi le Secrétaire Général.

Évoquant la menace du terrorisme, M. Stock a indiqué : « À l’instar de tous les actes de terrorisme commis dans toutes les régions, les attaques terroristes effroyables perpétrées récemment à Mogadiscio et revendiquées par Al-Shabaab ne font que nous affermir dans notre détermination commune à œuvrer ensemble contre l’extrémisme en Afrique et ailleurs ».

« Les opérations récentes menées dans la région soulignent l’importance pour la police d’exploiter pleinement les capacités policières d’INTERPOL pour échanger des informations vitales et y accéder. Les activités criminelles et ceux qui s’y livrent traversent les frontières et les régions, et il est donc impératif de partager les informations de police, les ressources et les compétences afin de garder une longueur d’avance », a-t-il ajouté.

En juin, l’opération Usalama III, à laquelle ont participé 11 pays membres de l’OCCPAE, a mis un terme aux activités de filières criminelles transnationales régionales, avec l’appui du réseau, de l’expertise et des bases de données mondiaux d’INTERPOL.

Des victimes de la traite d’êtres humains ont été secourues en Namibie, au Rwanda et en Ouganda ; des stupéfiants, des armes, des munitions et de l’or ont été saisis, et quelque 156 suspects, dont - au Soudan - un individu recherché par la Jordanie, ont été arrêtés dans les 22 pays participants.

Plus tôt au cours de la réunion de deux jours de l’OCCPAE, le Secrétaire Général a posé la première pierre du centre régional de lutte contre la cybercriminalité à Kigali avant d’expliquer aux chefs de police comment, au travers de son Complexe mondial pour l’innovation à Singapour, INTERPOL est à la pointe de la recherche et du renforcement des capacités sur les nouvelles formes de criminalité.

Le Directeur général de la police du Rwanda et nouveau président de l’OCCPAE, M. Emmanuel Gasana, a déclaré : « La cybercriminalité est une menace majeure qui touche toutes les nations de la même façon, d’où la nécessité d’une action concertée. Le centre régional de lutte contre la cybercriminalité du Rwanda en cours de mise en place à Kigali permettra d’accroître le renforcement des capacités et la rapidité de la réponse opérationnelle. La Police nationale du Rwanda remercie INTERPOL de la coopération existante en matière de lutte contre la cybercriminalité et les autres menaces régionales et internationales ».

Kigali accueille actuellement l’exerciceCyber Tracks, une initiative organisée par la Police nationale rwandaise et conçue et mise en œuvre par les spécialistes d’INTERPOL dans le cadre de la formation sur les infractions commises au moyen d’Internet et l’informatique légale.

Le Bureau de représentation spéciale d’INTERPOL auprès de l’Union africaine récemment ouvert à Addis‑Abeba marque une étape supplémentaire dans la coopération de l’Organisation avec l’Afrique, soulignant la nécessité pour la première d’une présence et d’une participation fortes sur le continent africain afin de concrétiser sa vision d’un monde plus sûr.