INTERPOL soutient le projet du Forum économique mondial relatif à la cybercriminalité

22 janvier 2016

DAVOS (Suisse) – INTERPOL a approuvé un ensemble de recommandations du Forum économique mondial encourageant le renforcement de la collaboration entre les secteurs public et privé aux fins de la lutte contre la cybercriminalité.

Présentée à Davos par Jean-Luc Vez, Responsable des politiques de sûreté publique et des questions de sécurité au Forum économique mondial, par le Secrétaire Général d’INTERPOL Jürgen Stock, par le Ministre de la Justice des États-Unis Loretta Lynch et par Eugene Kaspersky, Président-directeur général de Kaspersky Lab, cette initiative offre un cadre propice à l’adoption d’une approche commune par les services chargés de l’application de la loi et le secteur privé, dans le but de mieux détecter et prévenir la cybercriminalité et de lutter plus efficacement contre cette forme de criminalité.

Les recommandations du Forum économique mondial en faveur d’un partenariat public-privé dans le domaine de la lutte contre la cybercriminalité mettent l’accent sur la nécessité de structures d’échange d’informations et de collaboration entre le secteur privé et les services chargés de l’application de la loi, en prenant comme exemple le Complexe mondial INTERPOL pour l’innovation (CMII) de Singapour.

Des spécialistes de la cybersécurité et des représentants du monde universitaire travaillent aux côtés des policiers du Centre pluridisciplinaire de lutte contre la cybercriminalité du CMII et leur apportent leurs compétences dans de nombreux domaines, qui vont du renseignement sur les cybermenaces à l’analyse de logiciels malveillants en passant par les techniques de police scientifique appliquées aux équipements mobiles et par la recherche sur la visualisation des cybermenaces et la détermination de l’origine des cyberattaques.

« Le travail de police, notamment dans le cyberespace, n’est plus du ressort exclusif des services chargés de l’application de la loi. Le secteur privé, les universités et les citoyens eux-mêmes doivent tous se mobiliser », a déclaré le Secrétaire Général, M. Stock.

« L’Internet des objets ouvre de nouveaux horizons aux malfaiteurs, et les services chargés de l’application de la loi doivent l’intégrer pleinement dans leur stratégie s’ils veulent réussir à mettre les auteurs d’infractions derrière les barreaux.

« La lutte contre la cybercriminalité exige une approche commune, non seulement pour établir des partenariats, mais aussi pour faire en sorte que les polices du monde entier bénéficient des équipements et des formations de base dont elles ont besoin », a conclu le chef d’INTERPOL.

Les recommandations du Forum économique mondial attirent également l’attention sur le rôle unique que joue INTERPOL en aidant la police de ses 190 pays membres à trouver et à échanger des renseignements, à combler les lacunes en matière d’information et à démanteler les réseaux organisés responsables d’un éventail d’activités criminelles souvent liées les unes aux autres.

En 2015, la collaboration – encouragée par INTERPOL – entre les services chargés de l’application de la loi, le secteur privé et les pouvoirs publics a abouti au démantèlement des botnets Simda et Dorkbot qui, selon les estimations, auraient infecté quelque 1,75 million d’ordinateurs dans le monde.

Par ailleurs, le laboratoire de recherche numérique d’INTERPOL a créé son propre réseau darknet, sa cryptomonnaie et son site de commerce en ligne, afin de recréer l’environnement virtuel souterrain utilisé par les malfaiteurs et de mettre ainsi à disposition un outil de formation utile aux enquêtes de police.

Actuellement, des experts du Cyber Defense Institute, de Kaspersky Lab, de LAC, de NEC, de SECOM, de Trend Micro, de l’Université d’Australie méridionale et de l’Université de Waikato, en Nouvelle-Zélande, travaillent au CMII de Singapour, et des spécialistes du secteur bancaire et des télécommunications intégreront prochainement le Centre pluridisciplinaire de lutte contre la cybercriminalité.