La Nouvelle-Zélande demande la publication de notices mauves INTERPOL afin d’identifier des réseaux se livrant à la pêche illégale

15 janvier 2015

LYON (France) – À la demande de la Nouvelle-Zélande, plusieurs notices mauves INTERPOL ont été publiées afin de recueillir des informations sur les individus et les réseaux assurant l’exploitation de trois bateaux utilisés à des fins de pêche illégale dans les mers australes.

Les notices mauves, qui visent à solliciter ou à fournir des informations sur des modes opératoires, des objets, des dispositifs et des méthodes de dissimulation employés par des malfaiteurs, ont été diffusées aux 190 pays membres d’INTERPOL.

Entre le 6 et le 13 janvier, une patrouille de la Marine royale néo-zélandaise a repéré les bateaux – le Yongding, le Kunlun et le Songhua – pêchant la légine au filet maillant dans une zone réglementée par la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), où cette méthode de pêche est interdite.

Ces navires, qui se livrent à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), et ont été aperçus navigant de concert en décembre 2014, ont tous changé de nom, d’immatriculation et d’autres éléments d’identification à de multiples reprises afin d’échapper à la vigilance des services chargés de l’application de la loi.

L’un des bateaux – le Songhua – figure sur la liste des navires INN des parties non contractantes de la CCAMLR depuis une enquête de 2008, date à laquelle il portait le nom « Paloma V », un navire précédemment associé au groupe Vidal Armadores. Depuis lors, le Songhua a été exploité sous au moins huit noms et six pavillons différents, et appartiendrait actuellement à la société Eastern Holdings Ltd., soupçonnée d’être une société-écran établie au Belize.

Le Yongding, qui a navigué sous au moins 11 noms et neufs pavillons différents depuis 2001, et le Kunlun, qui a été aperçu utilisant au moins 10 noms et cinq pavillons différents depuis 2006, seraient aujourd’hui la propriété de Stanley Management Inc., une possible société-écran établie au Panama.

« La Nouvelle-Zélande est résolue à faire sa part en vue de protéger les mers australes, et nous continuerons à travailler avec des partenaires internationaux afin de prendre toutes les mesures possibles pour décourager la pêche illégale et poursuivre les auteurs de telles infractions », a déclaré le Ministre des Affaires étrangères de la Nouvelle-Zélande, Murray McCully, en annonçant la décision de demander la publication des notices mauves INTERPOL.

Les méthodes employées par les propriétaires du Kunlun, du Songhua et du Yongding pour se soustraire aux services chargés de l’application de la loi font partie des principaux modes opératoires mis en lumière par INTERPOL dans une étude sur la pêche illégale le long des côtes de l’Afrique de l’Ouest.

Ce rapport, qui doit être publié prochainement, souligne les abus liés aux régimes d’enregistrement et de licences en Afrique de l’Ouest et au-delà, ainsi que la nécessité d’une plus grande transparence et de procédures adéquates pour pouvoir vérifier rapidement la nationalité d’un navire.