Le chef d’INTERPOL déclare lors d’une Conférence sur le trafic d’êtres humains : « Nous sommes des alliés dans une lutte mondiale pour la protection de la vie et de la dignité humaines »

9 avril 2014

CITÉ DU VATICAN – Lors d’une conférence internationale sur la lutte contre le trafic d’êtres humains, le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Ronald K. Noble, a déclaré que, quelles que soient nos différences du point de vue des missions, des nationalités ou des uniformes, « nous sommes des alliés dans une lutte mondiale pour la protection de la vie et de la dignité humaines ».

Devant la 2ème Conférence sur la lutte contre le trafic d’êtres humains intitulée « L’Église et la police en partenariat » et organisée par la Conférence des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles, le chef d’INTERPOL a déclaré que l’esclavage ne saurait être compatible avec l’humanité.

Cette conférence de deux jours (9 et 10 avril), qui s’achèvera par une déclaration mondiale d’engagement, rassemblera des chefs de police du monde entier et des organisations internationales participant à la lutte contre le trafic d’êtres humains. Elle sera également l’occasion d’entendre les témoignages de victimes de trafic.

M. Noble a déclaré qu’avec 1,2 milliard de personnes vivant dans la pauvreté, les trafiquants d’êtres humains ou – selon l’expression de Sa Sainteté le Pape François et du Bienheureux Jean-Baptiste Scalabrini – les « marchands de chair humaine », n’auront jamais de mal à trouver de nouvelles victimes et peuvent miser sur une explosion de la demande de leurs « produits ».

« Le contexte mondial dans lequel s’inscrit concrètement l’esclavage moderne est constitué de vies humaines uniques et singulières. Chacune de ces vies est volée et vendue comme une marchandise sur le marché international. Chacune d’entre elles portera pour toujours la cicatrice de ce trafic, comme notre société la portera collectivement », a déclaré le Secrétaire Général Noble.

« Notre stratégie doit transcender les frontières, les langues, les cultures et les croyances religieuses. Les « marchands » se moquent de ces différences, au contraire ils les exploitent pour s’enrichir, comme ils le font depuis des années », a ajouté le chef d’INTERPOL, prenant acte des quatre axes qui ont été dégagés, dans lesquels l’action des services chargés de l’application et celle des chefs spirituels peuvent être complémentaires, à savoir la prévention, les soins, la réinsertion des victimes et la coopération entre les réseaux concernés.

La sensibilisation du public étant un élément essentiel du volet de la prévention, le Secrétaire Général a attiré l’attention sur la prochaine campagne mondiale de sensibilisation d’INTERPOL baptisée « Turn Back Crime », qui vise à informer la société des moyens utilisés par la criminalité organisée pour infiltrer notre vie quotidienne, et à expliquer comment chacun d’entre nous peut contribuer à rendre le monde plus sûr.

À cet égard, M. Noble a mis l’accent sur une récente opération menée contre le trafic et l’exploitation d’enfants, au cours de laquelle les services chargés de l’application de la loi de la Côte d’Ivoire, appuyés par INTERPOL, ont sauvé 76 victimes présumées d’un trafic à des fins d’emploi illégal d’enfants en Afrique de l’Ouest.


L’opération Nawa, menée en février, est la plus récente d’une série d’opérations planifiées par INTERPOL en matière de lutte contre le trafic transnational d’enfants, qui ciblaient plus précisément les abus graves commis sur des enfants réduits à l’état d’esclaves et ont abouti à l’arrestation et à la condamnation de huit trafiquants (cinq hommes et trois femmes).

« Nous sommes confrontés à une grosse machine criminelle complexe et autonome », a déclaré M. Noble.

« Le message que nous adressons au monde, notre message, est qu’il n’existe pas de machine qui ne puisse être arrêtée. Quoi qu’ils fassent, les marchands de chair humaine finiront par devoir répondre de leurs actes devant la justice. »

« Pour nous, ceux qui vivent enchaînés ne sont pas que des numéros, ils sont de nouvelles vies à libérer », a conclu le chef d’INTERPOL.