L’innovation en matière de technologies biométriques est essentielle pour lutter contre la criminalité transnationale, déclare le chef d’INTERPOL

4 juin 2014

LYON (France) – L’évolution et le développement des technologies biométriques sont essentiels pour combattre toutes les formes de criminalité transnationale, a-t-il été déclaré aux professionnels de l’application de la loi et partenaires du secteur privé réunis à l’occasion de la 8ème Conférence internationale sur la dactyloscopie.

Organisée par l’unité Dactyloscopie d’INTERPOL, cette conférence de trois jours (4 - 6 juin) réunit quelque 144 délégués venus de 63 pays pour examiner les derniers progrès réalisés dans le domaine de la biométrie, et réfléchir à la manière dont les services chargés de l’application de la loi peuvent tirer parti des nouvelles technologies pour maximiser les possibilités d’identification des malfaiteurs et d’élucidation des affaires criminelles.

Parmi les participants à la conférence se trouvent le Ministre de l’Intérieur de la République de Moldova, M. Dorin Recean, et le Chef du B.C.N. du pays, M. Fredolin Lecari, qui se sont entretenus avec le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Ronald K. Noble, et d’autres hauts responsables afin d’étudier les solutions qui permettraient à la Moldova d’utiliser davantage les outils et services d’INTERPOL pour agir contre le crime et mieux protéger ses citoyens.

En ouvrant la conférence, le Secrétaire Général Noble a souligné l’importance de la collaboration mondiale par l’intermédiaire de la base de données sur les empreintes digitales d’INTERPOL et d’autres bases de données biométriques.

« Dans ce monde interconnecté où il est si facile de franchir les frontières, les services de police ont plus que jamais besoin de coopération transnationale – en particulier par l’échange de données dactyloscopiques », a déclaré le chef d’INTERPOL.

« Les technologies biométriques appliquées aux enquêtes criminelles ont considérablement évolué, mais la nécessité de mettre en place des systèmes élaborés d’archivage et de comparaison systématique des images d’empreintes digitales est toujours bien présente », a conclu M. Noble.

La base de données d’INTERPOL sur les empreintes digitales contient actuellement plus de 195 000 enregistrements liés à des enquêtes en cours dans 178 pays, ainsi que 8 400 traces latentes relevées sur des scènes de crime. L’année dernière, les utilisateurs des services chargés de l’application de la loi ont effectué plus de 28 000 recherches dans cette base de données, qui ont abouti à quelque 1 200 signalements positifs.

INTERPOL a par exemple publié à la demande du Royaume-Uni, en 2013, une notice rouge – avis de recherche international – à l’encontre d’un homme accusé de meurtre. En comparant ses empreintes digitales avec celles présentes dans sa base de données, INTERPOL a découvert une concordance avec des empreintes transmises par le Canada concernant un individu soupçonné de trafic de stupéfiants et d’immigration illégale, sous une identité différente. Le suspect a été localisé et arrêté au Kenya dans les trois jours.

De même que la comparaison d’empreintes digitales peut permettre d’opérer des rapprochements entre des affaires apparemment sans lien, la prochaine campagne d’INTERPOL baptisée « Turn Back Crime » (« Faire reculer le crime ») attire l’attention sur les relations existant entre différentes formes de criminalité qui semblent, en apparence, ne pas en avoir.

« Turn Back Crime est une offensive tous azimuts visant à sensibiliser l’opinion aux quatre coins du monde et à impliquer l’ensemble des composantes de la société dans la lutte contre la criminalité de manières à la fois classiques et innovantes », a déclaré le chef d’INTERPOL.

Cette campagne a pour objectif non seulement d’informer la société des répercussions de la criminalité sur nos vies quotidiennes et d’aider les citoyens à s’en protéger, mais également de promouvoir une meilleure collaboration entre les services chargés de l’application de la loi, le secteur privé et les citoyens, aux fins de la prévention.

À cet égard, quelque 20 sociétés privées participent à la Conférence internationale sur la dactyloscopie afin de présenter les dernières évolutions technologiques dans les domaines des empreintes digitales, de la reconnaissance faciale et d’autres solutions biométriques.

Parmi les innovations ainsi présentées figure le Lumicyano™, un produit semblable à une colle qui permet aux techniciens de scène de crime de révéler des empreintes digitales en une seule opération de façon à pouvoir les photographier et les transmettre pour comparaison sans dégrader l’empreinte ou détruire l’ADN présent. En simplifiant la méthode actuelle, qui compte deux étapes et utilise fumigation et poudres colorées, le produit vise à aider les policiers à relever les empreintes digitales plus rapidement et à moindre coût.

Le chef de l’unité Dactyloscopie d’INTERPOL, M. Mark Branchflower, a encouragé les services chargés de l’application de la loi et le secteur privé à collaborer davantage pour mettre au point dans leur intérêt commun des outils innovants qui soient capables d’aider à la reconnaissance des empreintes digitales, des visages et d’autres marqueurs biométriques, et à l’identification par ces moyens.