Une opération de lutte contre la cyberpédocriminalité menée avec le soutien d’INTERPOL conduit à des arrestations dans toute l’Amérique latine

14 août 2013

BUENOS AIRES (Argentine) – Lors de plusieurs opérations de lutte contre la diffusion de contenus à caractère pédosexuel menées principalement en Amérique latine par les services chargés de l’application de la loi, une centaine d’individus ont été arrêtés ou ont fait l’objet d’une enquête, et des milliers d’ordinateurs et d’autres équipements contenant des photos ou des vidéos d’abus pédosexuels ont été saisis.

Coordonnées par le Bureau régional INTERPOL de Buenos Aires et le Groupe de travail INTERPOL sur la criminalité liée aux technologies de l’information pour l’Amérique latine, les opérations Historia (6 août) et Pureza II (9 août) avaient pour but d’identifier et d’arrêter les individus utilisant des forums Internet pour partager et diffuser des contenus à caractère pédosexuel. Huit pays d’Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, Équateur, Uruguay et Venezuela) ainsi que l’Espagne y ont pris part.

Plus d’une centaine de perquisitions ont été réalisées par la police dans 63 villes des pays participants, faisant suite à des enquêtes sur le partage de photos et vidéos d’abus pédosexuels. Une centaine d’individus ont été arrêtés ou inculpés pour des infractions ayant trait à la diffusion d’images de ce type, et près de la moitié des arrestations ont eu lieu en Argentine.

L’Opération Historia (signifiant « Histoire »), qui était au départ une initiative lancée par le groupe de laGuardia Civilespagnole spécialisé dans la cybercriminalité, a permis de découvrir lors d’une enquête plus de 8 000 images d’abus pédosexuels échangées principalement par des utilisateurs étrangers. De la même manière, l’Opération Pureza II (signifiant « pureté »), mise sur pied par la brigade anticriminalité de la police judiciaire du Chili, a mis au jour des activités de diffusion d’images pédosexuels via Internet auxquelles se livraient un grand nombre d’individus qui, pour ne pas attirer l’attention, utilisaient le plus souvent des noms de fichiers passe-partout.

Lors d’une perquisition effectuée par la division de la Police fédérale argentine chargée de la criminalité liée aux technologies de l’information, les autorités ont découvert ce qu’elles ont appelé un « centre de diffusion international » d’images d’abus pédosexuels, c’est-à-dire plusieurs serveurs dotés d’une grande capacité de stockage d’où étaient diffusés des contenus à caractère pédosexuel. Quelque 1 500 CD contenant des vidéos d’abus pédosexuels ont également été saisis.

La police a par ailleurs découvert, sur un autre site en Argentine, une pièce secrète installée dans les combles d’une habitation, qui était équipée et aménagée pour produire des vidéos d’abus pédosexuels.

« Ces opérations montrent clairement que nous devons poursuivre et améliorer notre lutte contre ce type de criminalité – qui dépasse les frontières physiques – et contre les malfaiteurs qui utilisent le cyberespace pour dissimuler leur identité. Les opérations visant à faire respecter les droits sociaux et humains, en particulier lorsqu’il s’agit de nos enfants, doivent faire l’objet d’un engagement constant de la part d’INTERPOL et de l’ensemble de ses États membres », a déclaré Rafael Peña, Chef du Bureau régional INTERPOL de Buenos Aires.

Au Costa Rica, la police a arrêté le chef présumé d’un réseau international se livrant à la diffusion de contenus à caractère pédosexuel. L’un des suspects arrêtés au Brésil était en train de télécharger des images d’abus pédosexuels lorsque la police a perquisitionné son domicile, ont indiqué les autorités nationales.

« Une fois de plus, ces opérations mettent en évidence le caractère international de la diffusion via Internet de contenus à caractère pédosexuel. Une fois encore, l’on s’aperçoit que les malfaiteurs du monde entier se servent d’Internet pour diffuser à travers le globe des images de sévices infligés à des enfants. La présente opération, destinée à localiser et à traduire en justice ceux qui détiennent et diffusent ces terribles images, a été coordonnée par le Bureau régional INTERPOL de Buenos Aires », a indiqué Michael Moran, responsable de la Sous-direction Trafic d’êtres humains de l’Organisation.

« Les services de police de nos pays membres vont maintenant travailler en collaboration avec INTERPOL et notre réseau d’officiers spécialisés dans le monde entier pour analyser les contenus saisis, de façon à retrouver les enfants concernés et à les placer sous protection. La seule solution pour lutter contre cette forme mondiale de criminalité est de travailler main dans la main », a conclu M. Moran.

Lors de ces opérations, plus de 6 000 supports contenant des photos ou des vidéos d’abus pédosexuels ont été saisis, notamment des ordinateurs (portables et de bureau), des téléphones mobiles, des caméscopes, des CD et DVD, des serveurs informatiques et des cartes mémoire.