Une opération coordonnée par INTERPOL en Afrique conduit à la saisie d’ivoire et de bois de construction illégal

29 novembre 2013

LYON (France) – Plus de 240 kg d’ivoire d’éléphant et 856 billes de bois de construction ont été saisis – et 660 personnes arrêtées – lors d’une opération de lutte contre le trafic d’ivoire et l’exploitation forestière illégale menée en Afrique orientale et australe, et coordonnée par INTERPOL.

Menée dans le cadre des projets Wisdom et Leaf d’INTERPOL, l’opération visait à la fois le trafic d’ivoire et l’exploitation forestière illégale, les trafiquants ayant pour habitude de dissimuler l’ivoire dans des conteneurs à charbon ou des caissons hermétiques utilisés pour les transports transfrontières de bois par camion.

L’opération a également abouti à la saisie de 20 kg de cornes de rhinocéros, 302 sacs de charbon, 637 armes à feu, près de 2 000 cartouches, 30 tronçonneuses, 200 kilos de cannabis et de khat, 65 boulettes d’héroïne, 47 fragments d’animaux et 44 véhicules.

Cette opération, d’une durée d’un mois (26 septembre - 26 octobre), a été financée par laWildcat Foundationet l’Agence norvégienne de coopération pour le développement (NORAD), avec le concours des agents de protection de la nature, des autorités forestières, des gardiens de parcs naturels ainsi que des policiers et fonctionnaires des douanes de cinq pays africains : Afrique du Sud, Mozambique, Swaziland, Tanzanie et Zimbabwe.

« Cette opération INTERPOL nous a permis de mettre au jour d’importants réseaux se livrant au trafic d’ivoire d’éléphant, mais aussi de saisir de grosses quantités d’ivoire, ainsi que des chargements illégaux de bois et de charbon », a indiqué Heri Lugaye, Commissaire de police adjoint au Bureau central national INTERPOL de Dar es Salaam, en Tanzanie.

« Nous continuons à exploiter les renseignements recueillis dans le cadre de cette opération et espérons que ces efforts de collaboration nous permettront d’opérer d’autres saisies », a-t-il ajouté.

David Higgins, Chef du service d’INTERPOL chargé de la sécurité environnementale, a lui aussi insisté sur l’importance des échanges d’informations et de l’analyse des renseignements.

« Les opérations de ce type génèrent une grande quantité d’informations et de renseignements non seulement sur les modalités et le lieu des activités criminelles, mais aussi sur les individus et les réseaux impliqués », a affirmé M. Higgins.

« L’analyse de ces informations et leur comparaison avec les enregistrements contenus dans les bases de données mondiales d’INTERPOL permet aux services chargés de l’application de la loi d’avoir une idée plus précise de la façon dont ils doivent s’y prendre pour cibler plus efficacement les ressources et démanteler les réseaux criminels transnationaux qui se livrent à ces activités », a ajouté M. Higgins.

Préalablement à cette opération, 26 fonctionnaires du Mozambique ont participé à un programme de formation organisé au Bureau central national d’INTERPOL à Maputo et financé par la police militaire portugaise, au cours duquel ils ont pu découvrir les outils et les techniques les plus récents pour mener des enquêtes sur la criminalité liée aux espèces sauvages.

L’un des principaux objectifs de l’opération était de renforcer la capacité des acteurs nationaux et régionaux à protéger les éléphants et les rhinocéros menacés d’extinction à cause du braconnage et du commerce illégal de l’ivoire et des cornes. Début novembre, deux autres interventions ont eu lieu à Dar es Salaam et Zanzibar, qui ont conduit à la saisie de plus de 1 700 pièces d’ivoire pesant près de cinq tonnes.

Une équipe INTERPOL de soutien aux enquêtes a été déployée en Afrique orientale pour mettre à la disposition des pays membres des compétences supplémentaires en matière d’enquête et d’analyse, ainsi que pour évaluer les atteintes à l’environnement commises dans la région, en particulier le braconnage des éléphants et le trafic illicite d’ivoire.

Les données recueillies dans le cadre de l’opération et des saisies récentes seront compilées, analysées et utilisées pour orienter les actions futures des services chargés de l’application de la loi aux niveaux régional et international.