Le rôle d’INTERPOL dans la lutte contre le trafic de matières nucléaires reconnu par le Sommet sur la sécurité nucléaire

27 mars 2012

SÉOUL (Corée) – Les dirigeants mondiaux réunis à l’occasion du Sommet sur la sécurité nucléaire ont souligné la nécessité d’empêcher des acteurs non étatiques, en particulier des terroristes, d’entrer en possession de matières nucléaires et radioactives, et se sont engagés à renforcer la coopération ainsi qu’à encourager le partage d’informations avec INTERPOL afin de lutter contre le trafic de ces substances.

Ce sommet de deux jours (26 et 27 mars) organisé en Corée, auquel participaient plus de 53 chefs d’État et organisations internationales, a également recensé les domaines dans lesquels les États membres pourraient améliorer leur coopération en vue de combattre la menace du terrorisme nucléaire et de protéger les matières nucléaires ainsi que les installations associées.

Dans son allocution prononcée lors de la réunion, le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Ronald K. Noble, a déclaré que le trafic de matières nucléaires et radiologiques était un risque bien réel, mentionnant à cet égard les renseignements recueillis sur plus de 2 700 affaires dans le cadre du Projet Geiger, qui fait partie du Programme de prévention du terrorisme CBRNE de l’Organisation.

« Notre objectif commun est de faire en sorte que l’affaire qui pourrait se produire ne devienne jamais une réalité », a déclaré M. Noble.

« Empêcher le scénario dans lequel des matières nucléaires seraient importées clandestinement et utilisées pour confectionner une arme artisanale exigera une communication transfrontalière rapide et sécurisée entre services chargés de l’application de la loi, la capacité à identifier les individus qui se livrent à ce type de trafic et à suivre leurs déplacements, et une action multinationale diligente et coordonnée », a indiqué le chef d’INTERPOL.

« C’est exactement ce qu’INTERPOL peut offrir grâce à son réseau et dans le cadre de son opération Fail Safe. Cet énorme potentiel est tout l’enjeu de l’appel adressé par ce sommet aux États de partager les informations par l’intermédiaire d’INTERPOL », a conclu le Secrétaire Général Noble.

Fail Safe donne aux services de police du monde entier un nouveau moyen de suivre les déplacements des individus qui se livrent au trafic de matières radioactives ou nucléaires, principalement en utilisant le système des notices INTERPOL. Les notices vertes sont ainsi publiées pour alerter les pays membres sur les activités criminelles de personnes dont on considère qu’elles constituent une menace pour la sécurité publique.

Dans le cadre de l’Opération Fail Safe, les agents des services chargés de l’application de la loi en poste aux frontières ou en d’autres lieux stratégiques auront la possibilité d’interroger les bases de données d’INTERPOL pour vérifier instantanément si une personne fait l’objet d’une notice verte. Toute concordance déclenchera la transmission d’un message d’alerte contenant des informations détaillées sur le pays/l’endroit où se trouve la personne et sur l’identité de celle-ci au Centre de commandement et de coordination (CCC) d’INTERPOL, situé au siège du Secrétariat général, à Lyon (France), lequel en informera le Programme CBRNE.

Cette procédure d’alerte et de notification coordonnée par le Programme CBRNE d’INTERPOL permettra aux services chargés de l’application de la loi d’être informés des déplacements de personnes connues d’eux, et également de mieux coopérer et de coordonner leurs actions de lutte contre le trafic de matières nucléaires dans le monde entier.