La première réunion INTERPOL-PNUE des responsables de la lutte contre les atteintes à l’environnement élabore un schéma directeur pour la sécurité environnementale

30 mars 2012

LYON (France) ‒ Les dirigeants des agences nationales de protection de l’environnement, de la biodiversité et des ressources naturelles, ainsi que des services ayant une mission d’application de la loi, se sont réunis pour la première fois afin d’élaborer une stratégie mondiale en matière de respect des normes et de répression des infractions dans le but de répondre au besoin de sécurité environnementale.

Le sommet international des chefs des services chargés du respect des normes environnementales et de la lutte contre les atteintes à l’environnement s’est tenu trois jours durant (27 – 29 mars) à INTERPOL et a été organisé en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Il était consacré à des aspects clés de la criminalité de l’environnement tels que les activités illicites liées à la pêche, aux forêts, à la pollution et à la flore et la faune sauvages, ainsi que la violence, le blanchiment d’argent et la fraude fiscale, dont les coûts sont énormes pour l’environnement et les citoyens.

Le sommet a rassemblé quelque 230 délégués de 70 pays, et a porté plus particulièrement sur des recommandations visant à combler les lacunes s’agissant de l’assistance aux enquêtes et du soutien opérationnel, la gestion de l’information, les normes en matière de renforcement des capacités, et des réseaux utiles constituant le fondement de pratiques répressives efficaces et axées sur le renseignement.

Le Directeur adjoint par intérim de la Division du droit environnemental et des conventions du PNUE, M. Masa Nagai, a déclaré : « Alors que les pays du monde entier et la communauté internationale ont accompli d’importants progrès s’agissant de mettre en place des politiques, des institutions et des législations nationales dans le domaine de l’environnement au cours des dernières décennies, le respect effectif des normes en la matière conformément à des objectifs institutionnels concertés et l’application des lois environnementales demeurent insuffisants. »

« Le Congrès mondial sur la justice, la gouvernance et le droit au service d’un environnement durable, qui se tiendra à Rio de Janeiro en juin, sous les auspices du PNUE et d’autres partenaires dont INTERPOL, à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, servira de cadre pour déterminer la voie à suivre afin de renforcer toute la chaîne de la lutte contre les atteintes à l’environnement », a ajouté M. Nagai, qui a indiqué de quelle manière les questions examinées lors du sommet conjoint INTERPOL-PNUE contribueraient aux travaux du Congrès mondial.

M. Bernd Rossbach, le Directeur exécutif par intérim des Services de police d’INTERPOL, a déclaré quant à lui que de plus en plus d’éléments indiquaient que les atteintes à l’environnement étaient liées à d’autres formes de grande criminalité et de criminalité organisée.

« INTERPOL a permis une plus grande prise de conscience des atteintes à l’environnement, qui sont considérées comme ce qu’elles sont, à savoir une forme de grande criminalité organisée, souvent transnationale. INTERPOL prône la nécessité d’une répression axée sur le renseignement. C’est la réponse que nous connaissons bien lorsqu’il s’agit de combattre d’autres formes de criminalité, mais pour ce qui est de l’environnement, la nécessité de la prévention est impérative », a indiqué M. Rossbach.

Parmi plusieurs initiatives clés dont la création a été annoncée lors du sommet pour donner corps aux réponses collectives à apporter à certains des défis les plus importants en matière d’environnement auxquels doivent faire face la planète et ses habitants, les délégués ont décidé de constituer un conseil consultatif provisoire afin de piloter une action commune internationale dans le domaine de la sécurité environnementale par l’intermédiaire du Programme d’INTERPOL sur les atteintes à l’environnement.