WASHINGTON, D.C. (États-Unis) – Renforcer les capacités des services chargés de l’application de la loi par une action conjointe des secteurs public et privé est fondamental si l’on veut pouvoir enquêter sur la corruption transnationale et la combattre, a indiqué le chef d’INTERPOL lors d’une réunion de hauts représentants de la Banque mondiale.
À l’approche de la Journée annuelle internationale de lutte contre la corruption, le 9 décembre, le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Ronald K. Noble, a souligné mardi, lors de la réunion inaugurale de l'Alliance internationale des Traqueurs de la corruption à la Banque mondiale, que la fraude et la corruption constituent toujours « une menace importante pour le public par la fragilisation de la société civile qu’elles entraînent », même si, au niveau international, un degré de priorité plus élevé est maintenant accordé aux actions de lutte anticorruption. La réunion s’est notamment déroulée en présence du Président de la Banque mondiale, M. Robert B. Zoellick, et du Vice-président chargé de l’intégrité, M. Leonard McCarthy.
« En dépit de l’attention croissante portée à la corruption, les faits sont là pour nous rappeler qu’il reste encore énormément à faire pour éradiquer ce fléau, en particulier dans les économies en développement, et ce aussi bien dans le secteur public que privé », a indiqué M. Noble, soulignant par ailleurs que selon certaines estimations, le coût annuel de la corruption à l’échelle mondiale se chiffre à près de 2,6 milliards d’USD.
En octobre, INTERPOL et la Vice-présidence de l’intégrité du Groupe de la Banque mondiale ont signé un accord-cadre renforçant les liens des deux organisations au service de la lutte contre la corruption, initiative dont M. McCarthy avait déclaré qu’elle « donner[ait] un nouvel élan au travail [mené] sans relâche pour détecter la fraude et la corruption et enquêter sur ces infractions à l’échelle du globe ».
Lors de la réunion de mardi, M. Noble a souligné que les réseaux de police internationaux ainsi que les ressources et le réseau de communication mondiaux d’INTERPOL, associés à des partenariats entre les secteurs public et privé, jouent un rôle clé au regard du développement des compétences des agents chargés des enquêtes en matière de corruption, de la communication avec les homologues des autres pays en vue d’accéder aux informations opérationnelles rapidement, sans limites de frontières et en toute sécurité, mais aussi pour ce qui est d’obtenir instantanément une assistance au recouvrement des avoirs volés.
À cet égard, INTERPOL a constitué une équipe pouvant être déployée dans le monde entier pour assurer un encadrement et apporter un appui technique sur le terrain. Une aide de ce type a récemment été apportée à Addis-Abeba, à la demande de l’Union africaine.
Lors de la réunion, le point a par ailleurs été fait sur le soutien apporté par INTERPOL à la création de la toute première École internationale de lutte anticorruption, qui a ouvert ses portes à Vienne en septembre. Née d’une initiative des Nations Unies, à laquelle INTERPOL a apporté un soutien financier de 250 000 USD provenant d’un don du secteur privé, l’École s'efforcera de définir des normes et des bonnes pratiques universelles en travaillant avec les organisations et les services chargés de l’application de la loi internationaux afin de faire évoluer les standards professionnels ainsi que la formation universitaire et continue en matière de lutte anticorruption.
INTERPOL a créé une plateforme spécialisée qui permettra aux organismes de lutte anticorruption d’échanger des informations et des connaissances techniques via son réseau mondial de communication policière sécurisée I-24/7, et offrira de nouvelles possibilités de mise en commun des renseignements en temps réel, de coordination opérationnelle et d’analyse dans le domaine de la lutte contre la corruption.