Des organisations internationales se réunissent afin d’élaborer une stratégie globale de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages

18 novembre 2009

VIENNE (Autriche) – Des représentants des Secrétariats de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), d’INTERPOL, de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) se réunissent pour la première fois à Vienne dans l’objectif de concevoir des stratégies pour prévenir et combattre le commerce illicite des animaux et des plantes sauvages.

Des représentants de la Banque mondiale participent également à la réunion (17 - 18 novembre), témoignant par leur présence d’une prise de conscience de plus en plus forte de l’importance des profits tirés de ce commerce illicite et du rôle que joue le blanchiment de fonds.

La criminalité liée aux espèces sauvages peut prendre de nombreuses formes et concerne une grande diversité d’animaux et de plantes. Elle peut commencer par l’exploitation illégale du bois dans une forêt puis se déplacer à l’autre bout du monde où ce bois est transformé en meubles. Tout au long du trajet, la marchandise de contrebande aura franchi de nombreuses frontières, aura pu être dissimulée par des méthodes complexes, et le trafic aura pu être facilité par la corruption de fonctionnaires.

Certains animaux sauvages tels que le rhinocéros et le tigre sont littéralement au bord de l’extinction, et la grande valeur de certains produits issus d’animaux ou de plantes sauvages tels que le caviar et le bois rendent leur commerce illicite extrêmement lucratif, générant des millions de dollars chaque année alors que les communautés locales s’appauvrissent. Des organisations criminelles sont impliquées dans ce commerce et les services chargés de l’application de la loi spécialisés font face au quotidien à des défis allant des gangs de braconniers lourdement armés aux menaces et au harcèlement en passant par des tentatives de corruption.

En raison du caractère international de ce commerce, les gardes forestiers, les douanes et la police ont tous un rôle à jouer et une plus grande coopération internationale est manifestement nécessaire.

« Je suis ravi que ces organismes internationaux de premier plan se rencontrent, et j’espère que cet exemple sera suivi en temps voulu aux niveaux national et régional » a déclaré M. Willem Wijnstekers, Secrétaire Général de la CITES.

Soulignant la nécessité d’un renforcement de la coopération, M. Ronald K. Noble, Secrétaire Général d’INTERPOL, a pour sa part déclaré : « La menace que représente la criminalité liée aux espèces sauvages est fréquemment sous-estimée par le grand public, mais également par les services chargés de l’application de la loi. Cette réunion constituera pour nous tous un excellent point de départ grâce auquel nous serons en mesure de déterminer les grands domaines dans lesquels les organismes nationaux et internationaux peuvent le mieux collaborer en vue de combler les lacunes des mesures actuelles et de trouver des solutions ».

M. Kunio Mikuriya, Secrétaire Général de l’OMD, a indiqué : « L’OMD se félicite de cette initiative visant à définir un projet stratégique qui jettera les bases d’une démarche coordonnée propre à enrayer cette menace mondiale. Elle apporte un soutien sans réserve à cette initiative ».

Cette réunion stratégique a pour objectif d’attirer l’attention sur les infractions concernées, tant au niveau national qu’international, afin que l’on parvienne à déterminer ce qui motive les différents types d’atteintes aux espèces sauvages, afin que l’on réfléchisse au moyen d’impliquer davantage les communautés locales et afin de proposer aux pays et organisations une feuille de route qui leur permette de structurer la réponse qu’ils apporteront. Elle examinera le cadre juridique relatif à la prévention et à la répression de la criminalité liée aux espèces sauvages, recensera les menaces et les réseaux en cause, se penchera sur les principaux ressorts de l’offre et de la demande ainsi que sur les facteurs qui favorisent le trafic – et sur la manière de les combattre.

Le résultat attendu de cette réunion devrait être un document de stratégie exhaustif qui sera présenté à l’approbation des responsables politiques et des dirigeants des quatre organisations internationales participantes.